La coutellerie Mongin, emblème du bassin nogentais, traverse aujourd’hui l’épreuve la plus difficile de son histoire. Ce joyau de la tradition artisanale française, reconnu pour l’excellence de son savoir-faire, est menacé de disparition. Pourtant, l’espoir subsiste : plusieurs offres de reprise sont sur la table, et un sursaut est encore possible.
Un héritage forgé dans l’excellence
Tout commence en 1956, lorsque Jacques Mongin reprend l’atelier de son père. Neuf ans plus tard, il est sacré Meilleur Ouvrier de France (MOF), une distinction qui vient consacrer un travail minutieux et un engagement sans faille pour la qualité. Fidèle au style nogentais, l’atelier Mongin s’est illustré par son polissage irréprochable, le choix exigeant des matériaux, et un nombre élevé d’opérations réalisées à la main. Chaque couteau signé Mongin est une pièce unique, reflet d’une tradition artisanale transmise de génération en génération.

Un passage de relais, puis une reprise en 2018
La société est restée familiale jusqu’à son rachat en 2018 par Charly Gasard, avec l’ambition de faire perdurer cet héritage tout en modernisant l’approche commerciale. Malgré les efforts, l’entreprise s’est retrouvée en difficulté, prise dans un contexte économique compliqué et confrontée à la concurrence croissante d’une production industrielle bon marché.
Redressement, puis liquidation judiciaire
Placée en redressement judiciaire en janvier 2023, la coutellerie Mongin n’a pas réussi à redresser la barre. Le 11 avril 2025, le Tribunal de Commerce a prononcé sa liquidation judiciaire. Une page semble se tourner, mais tout n’est pas encore perdu.
Des offres de reprise pour garder espoir
Plusieurs projets de reprise sont attendus et seront examinés le 26 mai 2025. Tous les regards se tournent vers cette échéance cruciale. L’enjeu dépasse la simple survie d’une entreprise : il s’agit de préserver des emplois, un savoir-faire d’exception et un pan entier de notre patrimoine artisanal.
Un appel à la mobilisation
Le destin de la coutellerie Mongin est suspendu à la décision du Tribunal. Mais il est aussi entre les mains de celles et ceux qui croient en l’artisanat français, en la transmission, et en l’importance de défendre une autre vision de la qualité. Espérons qu’un projet solide et ambitieux soit retenu, pour que les couteaux Mongin continuent de porter haut les couleurs du savoir-faire nogentais.